Conseil Municipal du 30 juin 2017 – Question orale posée par M. Janick GIROUX – Groupe Houilles Ensemble, concernant les rythmes scolaires
Monsieur le Maire,
Lors de la commission de suivi des rythmes scolaires, vous avez lancé le bilan du PEDT (Projet Educatif de territoire). Adopté en juin 2014, pour une période trois ans, il arrive effectivement à terme.
Dans la même période le ministre de l’éducation, par un décret présenté le 8 juin au Conseil Supérieur de l’Education, propose de laisser aux maires la possibilité de revenir à la semaine
scolaire de quatre jours. C’est à dire d’abandonner la réforme des rythmes scolaires de 2013, généralisée en 2014.
Quelle est votre décision monsieur le Maire ?
Personnellement, j’ai surtout l’impression d’une navigation à vue dont je ne suis pas sûr que le cap soit toujours l’intérêt des élèves. Sans remonter trop loin ; c’est en 2008 que Xavier
DARCOS supprimait la demie journée du samedi matin pour mettre en place la semaine scolaire de quatre jours. En 2014 dans l’ensemble des écoles publiques, le nouveau ministre Vincent
PEILLON réinstallait la semaine de quatre jours et demi, en laissant le choix pour cette demi-journée entre le mercredi matin ou le samedi matin. Puis le décret HAMON élargissait le champ
des dérogations. Enfin le nouveau ministre étend un peu plus encore les dérogations ; en vous laissant le choix entre les deux rythmes : quatre jours ou quatre jours et demi. Au choix : une
façon de satisfaire tout le monde ou de ne pas prendre ses responsabilités ?
Les décisions présentées lors de ce conseil municipal nous laissent penser qu’à Houilles le rythme actuel ne sera pas modifié pour la prochaine rentrée scolaire. Mais qu’en sera-t-il pour
la rentrée 2018/2019, où en est votre réflexion ? Au-delà des rythmes, vous nous avez toujours dit que cette réforme était un coût supplémentaire pour la commune. A de nombreuses reprises nous vous avons réclamé le bilan financier annuel de cette réforme. Autant de fois vous nous l’avez promis.
Je vous renouvelle donc notre demande.
En vous remerciant, monsieur le Maire, de votre réponse.
Réponse de Monsieur le Maire
Monsieur le conseiller,
je suis très heureux de cette question car j’ai sous les yeux la Gazette des Communes. Je pense que vous avez dû lire l’article. Le titre est « Rythmes scolaires : faute d’évaluations sérieuses, le gouvernement navigue à vue ». Je remarque également que cette possibilité de revenir à la semaine de quatre jours a été rejetée le 8 juin par le Conseil Supérieur
de l’Éducation et que le groupe de travail du Sénat a été particulièrement sévère.
Comme vous le savez, notre ville est très impliquée dans la vie quotidienne de l’école et notre Municipalité soutient pleinement celle-ci dans ses objectifs, tant pédagogiques qu’éducatifs.
Comme il vous avait déjà été répondu en septembre 2014, la Ville de Houilles a mis en œuvre la réforme des rythmes scolaires de façon républicaine et avec pour objectif principal l’intérêt
de l’enfant.
Quant au coût, je crois que tous les ans, vous avez le budget de cette collectivité. Non seulement on en a parlé et on vous a donné les chiffres, mais en plus de ça, je vous en prie, c’est un élément
important de la vie de la collectivité. Lisez-le.
Ce soir, vous me donnez l’occasion de le rappeler. En dépit de la réduction des dotations de l’État, plus d’un tiers de notre budget d’investissement annuel reste consacré à l’éducation.
A Houilles, et dans le cadre du Comité de suivi de la réforme des rythmes scolaires, c’est tout le contraire de navigation à vue puisque l’Education nationale, les Fédérations de parents
d’élèves et les services municipaux, procèdent à l’évaluation de l’organisation scolaire,périscolaire et extra-scolaire, mise en place depuis trois ans maintenant.
Plutôt que d’envisager, dans l’urgence et la précipitation, une évolution de ces rythmes scolaires, il nous paraît essentiel de pouvoir évaluer, aujourd’hui, le dispositif existant et recueillir ainsi les avis des acteurs de cette réforme, des usagers des services de la Ville et des enfants, dont le regard sur les dispositifs qui leurs sont proposés est bien souvent négligé. Je passerai sur vos remarques particulièrement désagréables qui marquent votre état d’esprit concernant l’intérêt de l’enfant. Je crois que j’ai autant l’intérêt de l’enfant que vous pouvez
l’avoir. Je crois que là vous vous égarez un petit peu.
Je tiens à souligner que chacune des parties prenantes, parents d’élèves, enseignants et services municipaux, s’est déjà fortement impliquée pour apporter sa contribution à cette évaluation et
c’est l’occasion pour moi de les en remercier. En fonction du bilan qui sera effectué à l’issue de cette évaluation et des orientations prises par le Gouvernement, la Ville de Houilles réfléchira,
au cours de l’année scolaire 2017/2018, et toujours dans une démarche concertée, à l’organisation la plus adaptée aux besoins des enfants pour les années à venir.
Il n’y aura donc, par conséquent, pas de changement dans l’organisation des temps scolaires et périscolaires à la rentrée de septembre 2017.
J’insiste à nouveau sur le fait que c’est justement pour maintenir comme objectif l’intérêt de l’enfant que nous avons tenu à procéder à cette évaluation de tous les aspects impactés par la
réforme. Les aspects financiers de celle-ci y figurent bien évidement. Prendre le temps du bilan et de nouvelles concertations permettra également de savoir quels accompagnements financiers
des villes par l’État seront maintenus, accompagnements à propos desquels nous n’avons aujourd’hui aucune visibilité.
Enfin, revenir en un mois à la semaine de quatre jours, et remettre en cause aussi rapidement trois ans d’un travail important de mise en œuvre et de partenariat constructif avec les
Fédérations de parents d’élèves et l’Éducation Nationale, sans en évaluer les impacts, serait irresponsable. Ce serait aussi signe de mépris vis-à-vis de tous les acteurs qui, au quotidien,
œuvrent dans l’intérêt des enfants, et vis-à-vis de l’organisation quotidienne des familles ovilloises, tant pour leur vie familiale que professionnelle. Imaginez que certaines personnes
doivent prendre des précautions vis-à-vis de leurs employeurs et de leurs sociétés, et qu’elles peuvent difficilement le faire dans les trois mois. C’est ce que me disent un certain nombre de
famille lorsque je les rencontre.
Certaines Fédérations de parents d’élèves ont d’ailleurs émis un avis similaire à celui que je viens d’évoquer. Naturellement, vous serez informés des conclusions de cette consultation et
de ses conséquences.
Merci